Louboutin vs YSL. Suite et fin

Je vous avais parlé il y a quelques temps de la polémique, et du procès qui s’en suivit concernant les fameuses chaussures monocouleur YSL qui s’étaient vendues sur le marché américain.

Le problème épineux consistait en le fait qu’étant d’une seule et même couleur, dès lors que la chaussure était rouge, la semelle l’était aussi.

Or, les semelles rouges font parti des signes distinctifs de la marque Louboutin qui avait alors immédiatement agit en justice pour « concurrence déloyale » et « violation de la marque commerciale ». Lire la suite de « Louboutin vs YSL. Suite et fin »

Louboutin vs YSL

Louboutin est peut-être l’une des marques les plus connues dans ce monde. Difficile de passer à côté d’une femme qui en porte sans reconnaître les fameuses semelles rouges qui leurs sont propres. Il s’agit là d’un signe distinctif et reconnu dans le monde entier. 
Le chausseur français Christian Louboutin – © AFP Alberto E. Rodriguez
Le problème est alors survenu il y a quelque temps lorsque YSL a « osé » reproduire ces fameuses semelles rouges (l’argument était alors de dire qu’il s’agissait de décliner des couleurs monochromes). Louboutin, fort de ses droits, a alors agit en justice (sur le sol américain) pour « concurrence déloyale » et « violation de marque commerciale ». Le débat dans mon cercle d’amis et étudiants de Droit fut alors de savoir qui allait remporter le duel au sommet : David ou Goliath ?
Après s’être penchées sur la question, une interrogation m’es alors venue : et si tout était dans la nuance ? 
A gauche : Louboutin. A droite : Yves-Saint-Laurent
Je m’explique : l’histoire c’était déjà produite pour le rose Barbie qui est une couleur déposée et que seule la société Mattel peut utiliser. Toute autre concurrent décidant d’user de cette couleur est susceptible de se faire condamner pour « violation de marque commerciale » parce que ce fameux rose Barbie est un signe distinctif permettant de reconnaître facilement une poupée d’une autre. Vous suivez jusque là ? Bien…
Appliquons la « logique Barbie » aux semelles rouges Louboutin… Et c’est exactement cette démarche là que les juges américains ont opéré. 
Il y a quelques jours, le jugement a été rendu considérant que le rouge utilisé par YSL n’était pas le même que celui utiliser par Louboutin ett, le juge fédéral ajoute « Compte tenu du fait que dans l’industrie de la mode la couleur a des fonctions esthétiques et ornementales décisives pour alimenter la compétition, le tribunal estime qu’il est difficile pour Louboutin de prouver que ses semelles rouges jouissent de la protection d’une marque déposée« .
CQFD : la porte est ouverte à présent pour toutes les autres marques de faire de même, tout en jouant sur les nuances. 
Est-ce à dire que c’est la fin de la marque Louboutin ? Je ne crois pas. Si ses chaussures sont surtout reconnaissables à leurs semelles, sa notoriété est aussi due aux collections, à l’inventivité de Christian Louboutin, …. Semelles ou pas semelles, le jour où je rentrerai enfin dans la vie active, je peux vous dire que mon premier achat sera des chaussures Louboutin.